à l'ombre du cerisier

J'ai commençé ce message début aout, mais je n'avais pas trouvé le temps de le finir jusque là, j'ai envie d ele faire aujourd'hui même si les choses ont évoluées depuis, bien évoluée je vous rassure :-)

C

LePapa, quand on a emménagé nous a offert un cerisier, un bébé cerisier, nous l'avons planté en face de la maison pour pouvoir manger dessous avec les enfants plus tard. La semaine dernière j'ai réalisé que son ombre était assez grande pour en profiter. Oh pas pour mettre une table dessous non mais juste une petite ombre suffisante pour s'y allonger en fin d'après midi avec les filles un jour de grand soleil.

Bon, la photo n'est pas trés jolie, le soleil est parti aujourd'hui, mais je ne pouvais pas ne pas illustrer.

Découvrir cette ombre c'est une de ces petites choses, un de ses petits bonheurs qui vous prend par surprise et qui vous fait vous sentir bien quelques secondes ou quelques heures. Une petite chose anodine mais tellement importante.

D'autant plus que ces derniers temps j'y suis sensible, à ces petits bonheurs, particulièrement sensible particulièrement fragile devrais je peut être dire, même si c'est pas un aveux facile pour moi... Dire que je suis fragile ou fragilisée.

Vous connaissez Burt? , c'est un livre pour enfant, un oiseau qui doit sauter mais qui n'ose pas, enfin il a toujours de bonnes raisons pour ne pas le faire plutôt, et les encouragements de ses amis l'aide à y aller. Avec La Popinette on aime beaucoup ce livre qui se termine de façon un peu inattendue et humoristique.

Bref je me sens un peu comme Burt là, c'est un peu pour ça d'ailleurs que j'ai mis du temps à l'écrire ce petit article, alors sous vos encouragements...

J'ai repris le boulot début Mai, pleine d'énergie, de motivations, j'y retournai en sachant que je n'y resterai pas, formation autre job... Peu importait je partirai, en attendant j'allais bosser profiter de mes collègues. Bref tout allait bien. Bref je vous passe les détails, sans prévenir, Surmenage, Burn out, Dépression... Vous avez le choix, le médecin a utilisé les trois. J'ai été arretée début juin.

Mais je vais plutôt bien, pour tout, mieux qu'il y a longtemps même. Au début j'ai eu besoin de ma bulle rester à la maison, seule. Ne rien faire ou plutôt ne m'obliger à rien, zéro contrainte. La moindre chose que je "devais" faire était source d'angoisse même vider le lave vaisselle alors je ne me suis obligé à rien et petit à petit j'ai fait de choses, pleins même. Bon ok les médocs (anti dépresseurs )jouent mais  ce n'est pas tant, vraiment. Le plus difficile est sûrement de comprendre, de me comprendre et d'accepter la fragilité oui mais aussi les raisons et les solutions .

Accepter de prendre le bon chemin, accepter d'avoir la force en soi et de l'utiliser, de reprendre sa place et de ne pas avoir peur. J'étais rempli d'angoisse et elle est encore là en partie. Une angoisse sourde avec sa vie propre qui surgissait à tout moment, me transformait ou en tout cas me faisait paraitre autre, une angoisse que je savais là en moi. J'ai appris à la laisser sortir à ne pas en avoir peur, à faire avec. Elle n'est pas moi et il est important que je me montre que je soit là. Je sais pas si c'est clair. Mais j'avais envie de partager ce sentiment complexe, l'écrire m'aide à comprendre aussi.

Il y a une autre chose que j'ai accepté de voir, ma capacité à m'aider, à me protéger, je ne suis pas descendue trop bas, je ne suis pas allé trop loin car j'avais su tendre des filets, m'entourer.

Je crois que c'est ce qui est le plus dur pour moi accepter ce dont je suis capable, que ça aille bien, par peur, que ça ne dure pas...

Bon assez pour aujourd'hui, je vous ai tout dis ou presque. L'important c'est que ça aille, que j'y arrive. ça va vraiment il faut juste que ça se consolide. Je me retrouve et je cherche un autre job, bien sûr c'est plus complexe qu'un boulot mais vraiment celui là n'allait pas alors je pars. J'ai une piste dont j'espère beaucoup mais je suis quand même superstitieuse alors je vous raconterai (ou pas) plus tard.

Là on est début septembre et le Portugal, l'Espagne, de superbes vacances et une jolie rentrée même si elle fût sur les chapeaux de roues...

à bientôt, à l'ombre du cerisier peut être?

Comments

[dellaly]

Oui à bientôt avec ou sans ombre biz

[Mathilde]

À bientôt à l'ombre du cerisier pour partager nos angoisses et nos bonheurs. Et quand l'ombre aura disparu nous serons plus fortes pour affronter la vie.